Faire un bide

Ça veut dire quoi ?

Rencontrer un échec public

D’où ça vient ?

Autrefois, lorsqu’un comédien ne rencontrait pas le succès sur scène, on disait qu’il repartait « sur le bide », c’est-à-dire sur le ventre, comme s’il rampait parce qu’il était accablé par la honte. Il existe aussi une autre explication : l’expression pourrait venir du fait qu’un acteur qui chute sur scène (par exemple, en se prenant les pieds dans le décor) s’étale sur le ventre. Voilà qui peut ruiner le spectacle vis à vis du public.

Aujourd’hui, cette expression s’utilise au delà de l’univers du spectacle. Par exemple, on dit que l’on fait un bide lorsqu’une plaisanterie ne rencontre pas l’effet escompté ou que que l’on rate une prestation publique.

Voir aussi :

Faire un tabac (contraire)

Faire long feu

Ça veut dire quoi ?

Se dit d’une action qui ne se déroule pas comme prévu

D’où ça vient ?

Cette expression date de l’époque des fusils à mèche, avant l’invention des cartouches. Elle vient du fait que lorsque la poudre était mouillée, la flamme durait (elle faisait « long feu ») mais ne provoquait pas l’explosion escomptée et la balle ne partait pas. On utilise aussi cette expression pour parler d’une affaire qui tourne à l’échec parce qu’elle a duré trop longtemps.

On pense parfois, à tort, que cette expression est le contraire de « ne pas faire long feu ». C’est un total contresens.

Voir aussi :

Ne pas faire long feu

Faire les quatre cents coups

Ça veut dire quoi ?

Faire toutes les bêtises possibles

D’où ça vient ?

Cette expression, mignonne en apparence, trouve pourtant son origine dans un épisode tragique de la guerre contre les protestants au 17ème siècle. Elle fait référence à un épisode en particulier : l’attaque de la ville de Montauban en 1621, où quatre cents coups de canon furent tirés contre la cité. Malgré cela, les habitants, en majorité protestants, ne se rendirent pas. L’expression est restée comme synonyme d’une vie désordonnée et immorale. « Les 400 coups » est également le titre d’un film célèbre de François Truffaut, sorti en 1959, qui raconte l’histoire d’un adolescent turbulent.

Faire le mur

Ça veut dire quoi ?

S’échapper, s’évader

D’où ça vient ?

Cette expression date du début du 20ème siècle. On disait initialement « sauter le mur », c’est-à-dire aller au delà du mur, que celui-ci soit réel ou figuré. Puis, la formule s’est transformé en « faire le mur » au sens de « passer outre ». On utilise cette expression aussi bien à propos d’un adolescent qui quitte le domicile familial sans autorisation que pour un prisonnier qui s’évade.

Voir aussi :

Se faire la belle – Se faire la malle

École buissonnière (faire l’)

Ça veut dire quoi ?

Sécher l’école

D’où ça vient ?

Cette expression bucolique viendrait de l’époque troublée de la Réforme, au 16ème siècle, lorsque les prêtres protestants persécutés, ne pouvant exercer librement leur sacerdoce, dispensaient un enseignement religieux en pleine nature, au milieu des champs et des buissons. C’était une forme d’école secrète.

Autre explication possible : cela viendrait tout simplement des buissons dans lesquels se cachent les élèves qui ne vont pas l’école, ou bien encore du fait que si les enfants ne vont pas à l’école, il finit par y pousser des buissons.

Voir aussi :

Chemin des écoliers

Faire chou blanc

Ça veut dire quoi ?

Rater son coup… Ne pas trouver ce que l’on cherchait…

D’où ça vient ?

Drôle d’explication pour cette expression qui, contrairement aux apparences, n’a rien à voir avec le chou en tant que légume. Celle-ci proviendrait en réalité de la pratique du jeu de quilles. Jadis, lorsqu’un joueur ne parvenait pas à marquer un seul point, on disait qu’il avait fait « coup blanc ». Or, en dialecte berrichon, « coup » se prononce « chou ». Voilà comment la prononciation « ch » s’est imposée.

Cela dit, il y aurait aussi une autre explication. L’expression pourrait trouver son origine dans le fait que lorsque l’on tir un coup de feu avec une balle à blanc la cible n’est pas atteinte.